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Malheureusement, il est difficile de s'émanciper des sensations et du plaisir procurés par GTA San Andreas. Alors que l'opus précédent se montrait terriblement délirant, subversif et permissif, et ouvrait la porte à une myriade de délires, GTA 4 se montre très retenu : peu de possibilités de personnalisation du personnage, quasi que des voitures et des motos à conduire, pas de parachute, pas de jetpack... Fini aussi les missions complètement dingues et les courses à travers champs, ainsi que les escapades dans la forêt ou le désert, avec leurs ambiances si particulières. En fait, pour apprécier GTA 4, il faut le saisir comme il se doit : une plongée froide dans le quotidien d'un immigrant désespéré, déterminé à régler ses comptes dans une ville qui le dépasse. Ce jeu met en avant le réalisme en misant surtout sur sa storyline, son système de réseautage (téléphone, sms, emails, amitiés à entretenir pour profiter de certaines facilités), et sa représentation immersive d'un univers urbain dans lequel on n'est qu'une fourmi parmi les autres. L'ambiance grise de Liberty City renvoie quelque chose d'austère, certes, mais qui doit vraiment coller à l'ambiance véritable de ce genre de ville. D'autant plus que la ville est très grande, et qu'on s'y sent tout petit, insignifiant. Tout comme, en vrai, on se sent minuscule face à de grandes structures. La ville regorge de recoins, de raccourcis, de ruelles, et on trouve tout, des beaux quartiers aux friches industrielles. Techniquement, c'est très réussi, on a vraiment l'impression de déambuler dans New York. Côté histoire, c'est classique. Ce n'est pas trop mal fichu, mais c'est classique. Le seul bon point vient surtout du fait que notre protagoniste, Niko Bellic, porte un regard très lucide et critique sur la manière dont il mène sa vie. Quelques bons mots naitront également de sa critique des autres et de la société, ainsi que des échanges avec les PNJ. Sur ce point-là, ce GTA 4 joue la carte du drame social doublé d'une satire amère de notre société, et ce n'est pas plus mal. Les quelques ajouts de gameplay sont profitables : le système de couverture est bienvenu (même s'il est basique et rigide) et les courses poursuite avec la police se font désormais sur un principe de zone de recherche, très pertinent et vraiment cool. Les gunfights sont aussi améliorés et plus réalistes. GTA 4 est un très bon jeu, même si la direction réaliste et le côté simulateur de vie très appuyé sont déconcertants si on a joué les opus précédents (ou en tout cas, San Andreas).